Nos Chroniques
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D'Anvers à Montevideo en cargo
L'embarquement se déroule facilement. Le Grande Cameroon est affrété de plusieurs milliers de camions, de remorques, de machines de chantier, de tracteurs, de voitures, de cinq camping-cars et de quelques deux milles containers. Les sept autres passagers, six français et un italien, sont fort agréables et le courant passe aussitôt. L'équipage est formé de vingt-huit membres, quelques officiers italiens et le reste du personnel de nationalités philippine et roumaine. Nous sommes agréablement accueillis à bord; mais nous nous étonnons que le capitaine ne prenne pas la peine de nous saluer. C'est à peine s'il répond quand nous lui disons bonjour. Son manque de communication sera d'ailleurs la cause d'un malentendu avec les autorités gambiennes dont nous serons en quelque sorte le prétexte. Un officier gambien nous a interpellé à bord pour nous proposer des visas pour visiter Banjul. Cette démarche que nous pensions coordonnée avec le capitaine a, au contraire, compliqué les discussions préalables aux opérations de déchargement et de chargement. Nous ne sommes pas descendus à terre et tout est finalement rentré dans l'ordre. L'absence d'information que nous subissons confine à l'irrespect le plus affligeant des passagers. Nous ne sommes même pas en mesure de savoir un jour à l'avance quand nous arriverons à Montevideo, ne serait-ce que pour informer ceux qui nous y attendent. Est-ce habituel dans la marine marchande italienne? A quand des équipages entièrement philippins et avenants dont les officiers sont les seuls à nous gratifier de réponses à nos questions?
La cabine est plutôt spacieuse, en tous cas en comparaison de l'Azalaï, et propre. Nous profitions du confort et de l'abondance en eau chaude de la douche. Cependant, la chasse à aspiration des WC ne fonctionne qu'une fois sur deux. Nous espérons que ça ne nous causera pas trop de problèmes au moment d'affronter les mers les plus grosses. La nuit est rendue un peu bruyante par le grincement permanent des cloisons, mais la machinerie est silencieuse et nous dormons bien.
Fifi a aussitôt entraîné les trois autres dames du voyage à travailler ensemble leur espagnol après le déjeuner. Elles jouent volontiers l'après-midi au scrabble. Renaud ponctue ses journées de relevés de position et de météo qu'il effectue tous les jours à 9h00, à 15h00 et à 21h00. En plein océan et sans accès au poste de pilotage et de navigation, il est agréable de suivre la progression du cargo grâce aux GPS emportés par les passagers.
Outre pour jouer au cartes ou au scrabble et pour travailler l'espagnol, nous nous réunissons au salon avant de passer à table et pour regarder la télévision, exclusivement en italien. La cuisine à bord est plus copieuse que raffinée; mais elle est équilibrée et variée. Les journées passent étonnamment vite, même si nous nous réjouissons déjà de mettre le pied à terre et de nous lancer sur les routes sud-américaines.
A suivre...
24.08.13
El Sombrero de Tres Picos : Danza del Molinero