Nos chroniques
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Le tour du Sajama en trois jours
Les vigognes, les alpagas, les lamas et les flamants roses, le volcan Sajama qui culmine à 6542 m, le plus haut sommet bolivien, la forêt de queñas nains qui est elle la plus haute forêt du monde, ses geysers et ses sources chaudes ainsi que son auberge touristique communautaire de Tomarapi font du Parc National de Sajama un incontournable d’un voyage en Bolivie.
En quittant Sucre, nous avons passé par Oruro pour prolonger nos visas et nous avons mis le cap en direction du Parque Nacional Sajama, avides de retrouver les grands espaces, la nature et l’altitude. La pluie ne nous avait pas lâchés depuis une dizaine et c’est avec des éclairs et de la pluie que nous sommes arrivés au petit village de Sajama, au pied du volcan éponyme, en nous demandant ce que nous allions bien pouvoir faire par un tel temps, si ce n’est d’être bloqués par des pistes défoncées et emportées par ce déluge.
Mais tout a bien commencé avec l’accueil de la personne chargée de l’information. Elle nous a assuré qu’il ferait beau à partir du lendemain et elle nous a proposé de nous rendre aux geysers du parc, à une dizaine de kilomètres, pour y passer notre première nuit. Ce fut l’occasion de tester l’efficacité tout-terrain de notre casa rodante qui nous amena à bon port par une piste passablement minée et inondée par les pluies, au fond d’une petite vallée. Une caisse de résonance pour l’orage; mais celui-ci une fois passé, une marmite dont les bouillonnements nous ont bercés toute la nuit; tandis que les humeurs d’oeufs pourris ont imprégné le CC pour plusieurs jours (CC: camping-car, c’est l’abréviation utilisée par les routard sur internet).
Le lendemain, réveil par un ciel tout bleu, mais après une nuit un peu perturbée par les halètements dus au 4378 m d’alt. et par le froid. Nous avions oublié de faire la couchette des grands froids.
Bref, nous commençons la journée par une petite marche d’approche de la célèbre forêt de queñas; mais les petites marches à la montée avec départ à 4378 m provoquent vites de gros essoufflements. Nous restons néanmoins subjugués par cette immense forêt qui peuple des dizaines, voire des centaines d’hectares sur les contreforts du volcan. La blancheur éblouissante de sa coiffe enneigée illumine tout le paysage qui l’entoure. La magie des lieux nous attrape et nous décidons de faire le tour du monstre de beauté. Nous roulons une vingtaine de kilomètre et nous arrivons au bord du Lago Huayñacota peuplés de flamants roses, de cauquens, d’oies noires et d’autres oiseaux encore. Deux troupeaux de vigognes se partagent les rives dont le pourtour doit être de quelque sept kilomètres. Nous nous installons pour manger, nous sortons les jumelles et nous ne repartirons que le lendemain, «scotchés» par le spectacle et son décor.
Le troisième jour nous le consacrerons à découvrir les activités de la communauté qui exploite l’auberge touristique modèle de Tomarapi où nous passerons la nuit. Il s’agit d’une communauté réunissant cinq hameaux paysans voisins qui envoient à tour de rôle les forces vives pour faire fonctionner le gîte. Outre la formation à l’agro-tourisme qui dispense cette organisation aux familles paysannes des cinq hameaux, elle récolte des dons en nature pour les redistribuer à l’occasion des diverses fêtes qui s’échelonnent pendant l’année. Ce sera l’occasion d’y laisser quelques habits, du désinfectant et une batterie d’appoint solaire.
En nous promenant au milieu des lamas et des alpagas, nous tombons sur un petit paysan qui essaie d’élever des poissons, probablement des truites, au fil de l’eau, dans trois bassins sommairement construits à même le rio. C’est probablement une initiative encouragée par la communauté.
Pour les repas, confectionnés en finesse, nous retiendrons le potage aux herbes de midi et les brochettes très tendres d’alpaga du soir.
Le lendemain, départ pour les pistes devant nous amener au Salar d’Uyuni.
A suivre...
03.02.14
Potosino Soy